textos


es extensions d’une chorégraphie de l’art


Alexandre Dias Ramos

Résumé
A partir de l’œuvre de l’artiste Elcio Rossini, cet article présente une idée élargie de la notion de danse, comprise comme l’action présentée par un artiste/danseur à un public, ajoutée à la présence de ce public qui constitue toujours une partie intégrante de la présentation. Rossini crée un hybride entre art et danse, qui nous montre que la chorégraphie est bien plus qu’un travail dirigé par son auteur, elle est l’élément constitutif de toute la dynamique qui se produit entre l’œuvre, le public et l’espace où se passe l’action.
 Dans le monde de l’art, tout est, d’une certaine manière, chorégraphie. La façon de s’habiller, de parler, de se mouvoir des personnes qui composent le champ de l’art ont une relation directe avec le style qu’elles souhaitent mettre en valeur. L’hexis corporel est fondamental pour la dynamique sociale, c’est-à-dire que la performance de chaque personne, dans ce champ, est liée à sa fonction, à sa position par rapport au métier qu’elle y exerce (en tant qu’artiste, que critique, que lecteur, etc.), mais également à son actuation, en une espèce de mouvement collectif, une espèce de danse sociale. Nous pourrions ainsi affirmer qu’il y a de la danse dans tout mouvement dans le domaine de l’art. Parler de danse contemporaine, c’est parler de ce qui est présenté par un artiste/danseur à un public, mais il faut également parler de ce public et de l’espace où tout ceci se produit.
En principe, une œuvre d’art est activée (et effectivée) en présence du spectateur : une exposition sans public est un « espace vide ». La performance dépend beaucoup du scénario artistique où elle est présentée, et ce qui définit une œuvre comme artistique consiste, entre autres choses, en sa localisation dans la salle d’expositions, dans le temple où elle est sacralisée, et en la validation de cette œuvre auprès de son public. Le simple fait que l’œuvre est consacrée en une exposition, en un lieu également consacré, suffit à la rendre différente des autres. Comme toute conception théologique, la consécration culturelle ne se réalise que quand elle se dirige vers les convertis. Comme le dit la critique d’art canadienne Sarah Thornton, le marché de l’art est une économie de la croyance.[1] Selon le sociologue français Pierre Bourdieu, l’œuvre d’art n’existe que dans la mesure où elle est déchiffrée et n’a de valeur que pour ceux qui sont disposés à la valider. Cet apprentissage dépend d’une série de capacités acquises tout au long de la vie, de la formation scolaire, de la fréquence du contact avec l’art et avec un ensemble « naturel » de valeurs et habitudes qui déterminent notre vision du monde et, en dernière instance, nos jugements de goût.[2]
Quand le public est convié à assister à une danse/performance, il est implicite que ce qui est en train d’être montré est, d’abord, digne d’être montré, et, ensuite, digne d’être commémoré. Une présentation/exposition constitue bien une commémoration. Il s’agit d’un événement créé à partir d’un effort collectif d’un ensemble énorme d’agents concernés (artistes, directeurs, muséologues, éditeurs), qui s’unissent afin de montrer que des œuvres déterminées doivent être vues et retenues, doivent participer de la mémoire collective de ce public, qui est invité à visiter et commémorer cette participation. Le public joue donc un rôle fondamental, car il est l’un des principaux éléments responsables de la « réalisation » de l’œuvre.
Il est courant que la danse soit limitée à l’univers de la danse, que le théâtre reste au théâtre et que les arts plastiques soient produits et consommés par ce que l’on appelle le « public de l’art ». Le développement des spécificités de chacun de ces domaines a fait qu’ils soient plus séparés qu’ils ne devraient, de fait, l’être. Le monde contemporain des deux dernières décennies est certainement plus informé et comprend la complexité et la valeur de la multiculturalité. Mais pourquoi, alors, la danse, le théâtre et les arts plastiques restent-ils à ce point séparés ? Pourquoi les artistes qui arrivent à passer par ces différents domaines sont-ils des exceptions ? Probablement parce que les producteurs et le public sont beaucoup moins multiples que nous le pensons. Par ailleurs, il est compréhensible que les spécificités historiques de chaque domaine créent des traditions qui, souvent, empêchent que certaines techniques soient « transplantées » vers un autre dispositif culturel. La peinture a les limites physiques et conceptuelles (de l’histoire et de la technique) de la peinture, et le théâtre et la danse doivent tenir compte des limites du corps, de la scène, des mots et du temps. Tout, évidemment, peut être explosé, changé, repensé et recréé, mais il s’agit là de quelque chose de complexe, et c’est pour cela que les artistes qui mêlent danse et art contemporain méritent d’être remarqués.
Dans le sud du Brésil, dans la ville de Porto Alegre, l’artiste Elcio Rossini est certainement digne d’être distingué.[3] Cet artiste transite avec aisance par les arts plastiques, le théâtre et la danse, en créant toujours une fusion stimulante et ironique. Son expérience de scénographe, de danseur et de performeur a apporté à son travail un ensemble d’éléments qui permettent le dialogue continu entre les langages, de façon à dissiper, pour une bonne fois, les divisions que souvent la danse et l’art tentent d’imposer. Dans ses travaux appelés Infláveis, de la série Objetos para ação (2002-2005), un danseur « revêt » des tissus qui ont été projetés, afin de « prendre corps » à partir d’une chorégraphie – en partie programmée, en partie improvisée – qui dirige le danseur lui-même et occupe l’espace expositif devant le spectateur qui voit le ballet d’une grand sculpture en mouvement.

« Le corps est entièrement dans l’espace, et c’est à partir de lui que l’espace multiplie ses directions. Le corps, reliant ces deux natures, objet et air, dédouble les couleurs et les formes. Amalgamés, objet, air, corps, mouvement et espace se rencontrent dans le temps, en proposant des rythmes et des durées ».[4] La résistance de l’air, les caractéristiques du tissu, l’actuation du danseur, la chorégraphie et la disponibilité de l’espace composent un travail qui n’existerait pas sans l’un de ces éléments. Le public participe, dans la mesure où il assiste à la présentation, occupe et limite l’espace d’action, et, dans de nombreux cas, interagit avec le mouvement incité par l’œuvre. Ainsi, comme les Parangolés (1964-1979) de Hélio Oiticica, ou même comme les Objetos Relacionais (1976-1985) de Lygia Clark, les Infláveis ne se réalisent qu’avec l’expérience corporelle jointe à l’objet de l’action. Le public voit la dynamique que propose le tissu, perçoit que la chorégraphie n’est qu’une partie de l’effort nécessaire pour maîtriser l’objet, qui exige mouvement et espace pour s’« animer » devant le spectateur. « Tant de regards se tournent vers ces objets et leurs formes mutantes, pour qu’ils y voient des créatures marines, des ballons gonflés, des rois, des reines, un serpent, un dragon, une robe ample, une cape, une anémone, un ballon, un lapin, une maison, un cocon. Des formes géométriques que l’air et l’œil de qui les voit déforme. Qu’est-ce que les yeux voient dans ces volumes qui insistent à disparaître? Des formes brèves que le corps conduit dans l’espace. Les formes ne sont jamais les mêmes, même si le corps se meut avec précision, en répétant le même geste choisi. C’est le regard qui dilate ces corps et élargit leurs formes vers un espace particulier de l’imagination ».[5]
Le travail de Elcio Rossini expose les limites du corps, montre que le mouvement est le combustible de la danse et de la structuration de la forme, et montre également comment l’accomplissement d’une tâche déterminée (qui peut consister en une chorégraphie ou de simples instructions) peut engendrer effort et fatigue. Nombre de ses travaux, comme Figuras e fantasmas et Palavras, entraînent monotonie et inconfort à cause de la durée indéterminée de la performance, un épuisement physique et mental qui mettent en évidence les limites de l’artiste et du public qui y assiste – l’utilisation même du temps qui passe comme élément de réflexion et l’inutilité d’une tâche programmée.[6] Il se produit un trouble constant et une sensation d’instabilité, de quelque chose qui peut à chaque instant se défaire. Le travail Ato sem título (2008) est un bon exemple, dans lequel un grand enchevêtrement de ballons gonflables occupe l’espace expositif, et l’artiste, assis sur le côté, tient une petite assiette avec des épingles. Le public est invité à décider de la durée du travail et de l’artiste dans son lieu.

Rossini crée un imaginaire qui fait que le public revoit sa condition de public, fait que ses propres œuvres contestent sa propre existence, sa viabilité, sa crédibilité. L’artiste met en évidence le sens tautologique de son propre système. Et, ici, nous pouvons citer une des définitions de George Dickie, « Un systhème du monde de l’art est un repère pour la présentation d’une œuvre d’art de la part d’un artiste à un public du monde de l’art ».[7]
Dickie subit l’influence directe de Arthur Danto, qui a été fondamentale pour sa formation et constitué une base pour la plus grande partie de ses théories. Tous deux partent de la relation de l’œuvre d’art en tant qu’artefact ou non, mais Dickie prend le biais de la sociologie, dans les relations institutionnelles liées à l’œuvre, alors que Danto part des relations mêmes de la philosophie de l’art, comme, par exemple, la différenciation platonique entre formes (véritablement réelles et exemptes de changements), et choses (sujettes à apparaître et disparaître), en montrant que l’idée ne réside pas nécessairement dans l’objet; et il montre également les points de divergence qui se produisent entre le philosophe (pris dans un système de pensée) et l’art. A partir de la critique de l’élaboration de la philosophie de l’art, Danto rend « l’objet » artistique plus complexe en ce qui concerne son apparence et sa physicalité, en disant que « l’œuvre d’art constitue un véhicule de représentation qui corporifie sa signification ».[8] Ce concept selon lequel les œuvres d’art sont des signifiés corporifiés élargit, sans doute, la question.
Dans la seconde version de sa Théorie institutionnelle de l’art,[9] Dickie repense les limites de l’artefactualité et augmente les possibilités de penser un nouveau critère pour l’œuvre d’art. Dickie affirme donc que « le concept d’art change constamment […] lors de l’addition des critères. D’après le nouveau point de vue, le concept d’art est une espèce de gouffre conceptuel qui attire continuellemennt de nouveaux critères ».[10] Les chorégraphies/sculptures de Elcio Rossini démontrent que ces critères incluent des hybridations entre les champs et les dialogues qui élargissent notre perception de l’art et de la danse contemporaine. Ainsi, comme la physicalité de la danse, qui existe en une fraction de temps, la corporification de l’objet artistique ne réside pas dans l’objet même, mais dans le temps qu’elle passe avec son spectateur (à cet instant-là et au long de l’histoire).
Et, c’est alors que le public s’aperçoit lui-même, qu’il aperçoit que rien n’est là par hasard, que tout fait partie d’une grande chorégraphie, en un lieu qui, avant, n’était que le vide.

Alexandre Dias Ramos
et éditeur de livres d’art et d’sociologie de la Maison d’Edition Zouk. De formation artistique à l’Escola de Comunicação e Artes de l’Université de São Paulo avec une spécialisation en Art-Education au Núcleo de Arte, Cultura e Ensino (USP) et Muséologie au Museu de Arte Contemporânea de l’USP, maître en Sociologie de la Culture à la Faculdade de Educação de l’USP, et docteur en Histoire, Théorie et Critique d’art à l’Institut des Arts de l’Université Fédérale du Rio Grande do Sul.




[1], Sarah Thornton. Sete dias no mundo da arte: bastidores, tramas e intrigas de um mercado milionário. Rio de Janeiro : Agir, 2010.
[2] Bourdieu a traité de cette question dans une série de publications au sujet de la notion d’habitus : produit de toute l’histoire individuelle, acquise grâce à l’expérience durable d’une position dans le monde (produit de conditions et de conditionnements sociaux). Voir : Pierre Bourdieu. La Distinction : critique sociale du jugement. Paris : Les Editions de Minuit, 1979.
[3] http://elciorossini.blogspot.com.br/
[4] Elcio Rossini. « Um recipiente para o ar ». 2004.
[5] Ibidem.
[6] Ses études sur la notion de « tâche » sont en relation avec le processus de travail créé par Anna Halprin, à la fin des années 50. D’après Elcio Rossini : « notre recherche propose une coupure qui a retenu la non-actuation, l’actuation, la répétition et la durée comme éléments structurels des tâches » (Elcio Rossini. Objetos para Ação. Porto Alegre, 2005. Mémoire de maîtrise en Poétiques Visuelles – Instituto de Artes Visuais – Instituto de Artes, Universidade Federal do Rio Grande do Sul).
[7] George Dickie. El círculo del arte: una teoria del arte. Buenos Aires: Paidós, 2005, p. 117.
[8] Arthur Danto. As transfiguração do lugar-comum. São Paulo : Cosac Naify, 2005, p. 18.
[9] La première version de la Théorie institutionnelle de l’art date de 1969, et la seconde de 1984.
[10] George Dickie. Op. cit., p. 50.


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Tarefas: uma estratégia para criação de performances


Tese de doutorado defendida em 2011.
Programa de Pós-Graduação em Poéticas Visuais do Instituto de Artes da Universidade Federal do Rio Grande do Sul.

Disponível em: 

http://www.lume.ufrgs.br/bitstream/handle/10183/28623/000771361.pdf?sequence=1

Resumo


Tarefas: uma estratégia para criação de performances é uma pesquisa em poéticas visuais que teve origem no processo de criação de Figuras e Fantasmas e nos desdobramentos que as apresentações públicas desta performance produziram. A investigação teórica e prática desenvolvida para performance Figuras e Fantasmas conduziu este estudo à noção de tarefa, um processo de trabalho criado por Anna Halprin, no final dos anos 1950. Estudamos a tarefa em termos processuais e conceituais e, a partir desse referencial teórico, analisamos os meios pelos quais podemos empregar contemporaneamente um procedimento que espelha uma época na qual a simbiose entre arte e vida somada ao papel do artista estavam em questão. Nossa investigação propõe um recorte que elegeu a não-atuação, atuação, repetição e duração como elementos estruturais das tarefas. Constatamos que esses elementos dosados e articulados permitem que noção original de tarefa possa ser atualizada.

Palavras chaves: tarefa, não-atuação, atuação, repetição, duração



Abstract


Tasks: an strategy to the creation of performances is a research in Visual Poetics that was originated with the process of creation of Figuras e Fantasmas and the results that unfolded from its public presentations. The theoretical and practical investigations developed for the performance Figuras e Fantasmas directed this study to the notion of task, that was a process of work created by Anna Halprin in the end of the 1950s. From these theoretical references, the task was studied in processual and conceptual terms and there was made an analysis of the means through which, contemporaneosly, we could use a procedure mirroring a period when the symbiosis between art and life in conjunction with the role of the artist were in question. In this investigation, the not-acting, acting, repetition and duration were chosen as structural elements of the tasks. It was verified that these elements - measured and articulated - allow the original notion of task to be updated.


Key-Words: Task, acting, not-acting- duration, repetition


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Objetos para Ação

Na série Objetos para Ação forma e movimento do corpo interceptam-se. Esses trabalhos vivem da transitória efemeridade do instante, respiram e animam-se com o movimento do corpo. Quando separados objeto e movimento, o que podemos ver são apenas pistas, potencialidades, latências. Dito assim, podemos pensar que o corpo, pelo movimento, tem a função de ser um manipulador do objeto da mesma maneira que se pode emprestar, através de nossas mãos, uma certa vivacidade a um fantoche. Podemos considerar que haja alguma semelhança com a questão proposta no teatro contemporâneo quando o ator pela maneira de utilizar um determinado objeto modifica sua função, por exemplo, se ele coloca uma cadeira na frente de seu peito e passa a usá-la como um escudo, ou se a coloca sobre cabeça e faz dela uma coroa, cada uma dessas posições da cadeira o ator completa com uma ação e com uma postura corporal que ancora o novo significado dado ao objeto.

Em minhas primeiras investigações procurei relacionar a forma do objeto e o movimento do corpo de maneira que o resultado do encontro entre esses dois elementos fosse indissociável. Essa proposição na qual forma e movimento integram-se sem preponderância de um sobre o outro surgiu com a elaboração de objetos que chamo de Infláveis, feitos com tecidos muito finos e leves esses objetos são recipientes que podem reter o ar, mas o ar neles aprisionado escapa sempre e para enchê-lo o corpo precisa movimentar-se, agitar os braços, deslocar-se pelo espaço. A boca aberta dessas formas de tecido, conduzidas pelo performer, engolem o ar e, é ele, o ar, que dá ao objeto um corpo transitório que se ergue pleno no espaço para em seguida achatar-se contra o chão. A partir do movimento do corpo, dos limites que o tecido estabelece e da fuga do ar contida no invólucro de tecido, surgem formas breves e macias que se dispõem à mutação, seja porque o ar delas escapa, seja porque o movimento do corpo as encontra.

Nos objetos Infláveis, é o corpo que inicia o movimento empurrando o ar para o interior do objeto, e o ar deixa-se aprisionar, mas, quando encontra os limites do tecido, volta na direção oposta. Portanto, o corpo precisa, necessariamente, interagir com essas forças que desperta. Pode-se dizer que não há passividade, entrega absoluta do objeto, ele não se dá à mera manipulação porque o ar reage obedecendo as leis da inércia ou escapando pelas poros do tecido.



Elcio Rossini



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Texto de Neiva Bohns
Para o catáloco da 5ª Bienal do Mercosul – Direções no novo espaço



                  O trabalho de Elcio Rossini, para além das artes plásticas, traz aportes de diferentes linguagens artísticas, como a dança, o teatro, a música, a performance e o vídeo. Suas investigações debruçam-se sobre objetos não-representacionais, de forte conteúdo lúdico, que não se prestam a interpretações, cuja existência só tem sentido pleno quando são postos em ação. Quando objetos e movimentos não se associam, existem apenas potencialmente. Equipamentos como os andadores funcionam como dispositivos que respondem à ação do corpo, de acordo com suas variantes de peso e velocidade. Bolas de borracha cheias de água produzem sonoridades pelo contato com o corpo humano: podem ser friccionadas, percutidas, beliscadas. Tais ações resultam na exploração associada entre altura, ritmo e timbre dos sons. Também os valores escultóricos das peças manifestam-se através dos movimentos do corpo. Ao serem acionados, os objetos infláveis que tomam forma a partir das performances liberam cores, produzem ruídos inesperados e, sobretudo, modificam as relações espaciais. A capacidade de transmutação dessas esculturas moles, a partir do deslocamento do corpo do performer, provoca o surgimento de formas que se expandem, se alargam e se recolhem no espaço. Conduzidas pelas ações performáticas, as peças feitas de tecido fino engolfam o ar e “criam corpo”; dançam no espaço, para cima, para baixo, para os lados, flutuando mais do que planando, como certos seres marinhos que habitam o fundo dos oceanos.



Neiva Bohns, 2005.



Elcio Rossini’s work carries contributions from different languages beyond the visual arts, such as dance, theatre, music, performance and video. His investigations tend to involve non-representational objects with a highly playful content not given to interpretation, whose existence only has full meaning when put into action. When objects and movements are not associated, they exist only potentially. Equipment like the andadores function as mobility devices that respond to the action of the body according to its variants of weight and speed. Balloons full of water produce sounds in contact with the human body: they can be rubbed, beaten, pinched. These actions result in exploration of associations between height, rhythm, and

timbre of sounds. The sculptural qualities of the works are also manifested through the movements of the body. When activated, the inflatable objects that take form in performances release colours, produce unexpected noises and, above all, modify spatial relationships. The capacity of these soft sculptures for transmutation according to the movements of the body of the performer causes forms to emerge, expanding and contracting in space. Driven by the actions of the performer, the thin fabric pieces engulf the air and “create a body”; they dance in space, up, down, sideways, floating more than gliding, like some form of marine beings living in the depths of the oceans.



Neiva Bohns

Translated by Nick Rands



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Um recipiente para o ar

O ar capturado é a matéria que se deixa modular. O que o aprisiona é um fino tecido com cores vibrantes. O ar, esse elemento sem corpo visível, deixa-se ver porque assume a configuração da forma que o contém, e o objeto que o captura torna-se inflado, macio. O objeto ergue-se repleto de ar, para em seguida cair pesado sobre o chão, que o acolhe e o achata. Engolindo o ar, ele arma-se, revela-se pleno, resiste, faz sua delicada oposição ao movimento do corpo para depois descer até o piso, e aí deixa que o seu prisioneiro escape, lentamente ele expira o ar que o mantém vivo. No chão, sem o ar que lhe empresta o volume, ele achata-se até ser apenas um plano de cor. Estendido, murcho, ele espera pelo seu parceiro  (o ar), que continua, como sempre, em volta dele e de tudo mais. Cor plana deitada no chão.
O objeto, essa forma inerte de tecido, não tem ele mesmo a capacidade de capturar o ar que está em todo o espaço. Presença que não se deixa ver, mas que tudo ocupa. É o movimento do meu corpo que conecta ar e objeto. O corpo movimenta-se, desloca-se pelo espaço, desarruma o ar e agita a serenidade invisível de sua presença. O corpo sente o ar, todavia não o vê, respira, mas não o vê. O corpo enche-se de ar e, motivado pela vida que dele extrai, agita-se, desloca-se e leva consigo pelo espaço esse objeto vazio. Essa forma murcha engole a substância que a revela. Cheia de ar, a forma deixa-se ver por inteiro.
O corpo, assim como a forma manipulada, está sempre enchendo e esvaziando. O corpo está todo no espaço e é a partir dele que o espaço multiplica suas direções. O corpo, ligando essas duas naturezas, objeto e ar, desdobra cores e formas. Amalgamados, objeto, ar, corpo, movimento e espaço encontram-se no tempo, propondo ritmos e durações.
Tantos olhares olham esses objetos e suas formas mutantes, para neles verem criaturas marinhas, balões de gás, reis, rainhas, serpente, dragão, farto vestido, capa, anêmona, bola, coelho, casa, casulo. Formas geométricas que o ar e o olho de quem vê distorce. O que os olhos vêem nesses volumes e que insiste em se desfazer? Formas breves que o corpo conduz pelo espaço. As formas nunca são as mesmas, por mais que o corpo movimente-se com precisão repetindo o mesmo gesto escolhido. É o olhar que dilata esses corpos e amplia suas formas para o espaço particular da imaginação.

Elcio Rossini, 2004 
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 Objets pour l`action 


Le travail que je développe à présent s’origine dans un ensemble d’objects que j’ai nommés Objects pour l’action , où l’objet et le mouvement  du corps s’interceptent pour originer une série de formes qui se déroulent dans le temps et dans l’espace. Ces travaux vivent de cette éphémérité transitoire de l’instant, ils respirent et s’animent avec le mouvement du corps. Quand ils sont separés, l’objet et le mouvement que nous voyons, ne sont que des traces, des potencialités, des latences. Nous pouvons penser que le corps, à travers le mouvement, a pour fonction d’être celui qui va manier  l’objet, de la même façon qu’on peut, à travers nos mains, prêter une certaine vivacité à un fantoche. Nous pouvons considerer qu’il existe une certaine rassemblance avec la question posée par le théâtre contemporain  quand l’acteur, par la façon don’t il porte un objet donné, il modifie ainsi sa fonction. Par exemple, s’il mène une chaise devant sa poitrine, et si après passe à la porter à la façon d’un écu, ou s’il la porte sur sa tête comme une couronne, l’acteur achève chacune des positions de la chaise  avec une action et avec une posture corporelle propre qui va ancrer le nouveau signifié accordé à l’objet. Ce qu’interesse dans cette recherche  ne concerne pas ni la manipulation d’une forme, ni le changement de fonction ou de signification  des objets. Il faudrait donc demander quels genres d’objets pourraient être  modifiés par le mouvement du corps. Et quelles sont ces modifications?
Je cherche à établir un rapport entre la forme de l’objet et le mouvement  du corps d’une façon où le résultat de la reencontre entre ces deux éléments les rendent indisociables l’un de l’autre. Cette proposition où forme et mouvement s’intègrent étroitement est née de la création des objets que j’appelle les Gonflabbles. Faits de tissus très fins et légers, ces objets sont des récipients qui peuvent retenir de l’air, mais l’air emprisonné en eux échappe toujours et, pour les remplir de nouveau avec de l’air, il faut que le corps se mouvemente. Il faut que le performer agite ses bras, il faut qu’il se déplace à tarves l’espace. Cet objet de tissu sans corps, conduit par le performer, se rempli donc avec de l’air et c’est lui, l’air, qui donne à l’objet un corps transitoire qui se dresse, plein, dans l’espace pour s’applatir ensuite – quand le mouvement cesse -  sur le sol. C’est à partir  du mouvement du corps, des limites établis par le tissu et de la fuite de l’air contenu dans le tissu que surgissent des formes breves et souples toujours prêtes au changement soit à travers l’air qui y échappe, soit parce que le mouvement du corps cesse.
Si avec  les Gonflables la structure de l’objet est presque difforme, sans corps, et où l’air, en rentrant et en sortant de l’objet nous permet d’y voir  des différents volumes, dans les Andadores, Ora Bolas et Trama - trois  autres séries qui font partie des Objets pour l’action – la structure constructive et la relation avec le mouvement sont complètement diferentes de celles presentes dans les Gonflables, car dans ceux-ci, l’action ne peut pas altérer la forme initiale de l’objet.
Andadores sont des objets qui modifient la structure conventionelle du déplacement du corps et interfèrent  ainsi dans son rythme, dans sa posture et dans sa motricité.
Ora Bolas est un ensemble de ballons remplis de l’eau et de l’air  qui sont suspendus  par des fils de nylon autour d’une structure  cylindrique de soixante-dix centimètres de  diamètre et deux mètres et vingt centimètres de haut. Des membranes de latex incolore retiennent  de l’eau  et de l’air: trois éléments  transparents qui sont associés et que fonctionnent comme des lentilles qui recouvrent le corps. Le corps qui est dans cette grappe de ballons cherche des brèches, des espaces vides, et romp ainsi les ballons, qui explosent en libérant leur contenu.
Trama est structuré à partir de l’action constante où les tubes de latex sont remplis et tramés afin de créer un corps en expansion. Le volume ainsi produit change sa forme au fur et à mesure qu’il est tramé, étiré, dressé, roulé.
Les regards les plus divers sont posés sur ces objets et ses formes changeantes pour y voir des crétures marines, des ballons de gaz, des rois, des reines, un serpent, un dragon, un lourd vêtement, une cape, une anémone, une balle, un lapin, une maison, un cocon*. Des formes géométriques déformées par lê mouvement du corps et par l’oeuil de ceux qui les regardent. Qu’est-ce que les yeux voient dans ces volumes et que persiste à se défaire?  Des formes brèves que le corps mène à travers l’espace. Les formes ne sont jamais les mêmes, pour plus que le corps se mouvemente avec précision en répétant le même geste choisi. C’est le regard qui dilate  ces corps et amplifie leurs formes vers l’espace paticulier de ceux qui les regardent.
L’idée de mobilité  contenue dans ces objets ne se restreint pas à la matiére dont ils sont faits ou la concrétude de leurs formes. Pour moi cette perméabilité est aussi dans les façons dont  l’objet et le mouvement du corps en rapport sont configurés comme des  images qui s’offrent au regard pour être ensuite déformées par celui-ci. Il faut que les images ne se closent pas dans des significations precises, je les veux, au contraire, perméables ao regard qui y  voit des figures si diverses, des géométries et des fantasmes. Le travail  quitte la réalité  quotidienne pour vibrer dans le monde privé du rêve et de l’imagination.
La question de comment présenter ces travaux au publique est toujours ouverte pour moi. Je ne veux pas les traiter comme la dance,  malgré l’extrème afinité qu’ils ont avec la qualité et l’intensité du mouvement, avec le rythme, avec exploitation des plans et des niveaux et tant d’autres éléments de la dance. Mais je ne veux non plus les considérer comme des sculptures  éphémères qui dépendent du mouvement  du corps pour exister dans leurs plénitudes. Et je ne peux même pas penser qu’ils puissent être confondus dans une structure théâtrale  même si, maintes fois j’ai travaillé avec des acteurs soit dans le processus de recherche , soit dans les présentations  au publique.  C’est pour ça que j’ai choisi  des moyens hibrides tels que la performance et quelques fois la video:  parce que des idées venues de la dance, du théatre et des arts visuels convergent vers mon travail.
Elcio Rossini

* En portuguais ces mots sont rythmés: “Criaturas marinhas, balões de gás, reis, rainhas, serpente, dragão, farto vestido, capa, anêmona, bola, coelho, casa, casulo”.
1  Démonstration: présentation du travail au travers de diapositives et vidéos, performance-démonstration d’un des Objets pour l’Action; après cette démonstration, l’objet restera à la disposition du public pour expérimentation.
2  Le laboratoire: échauffement corporel, proposition de questions auxquelles l’on doit répondre corporellement, improvisation de mouvements avec les objets, sélection de mouvements créés, organisation d’une partition de mouvements, documentation du processus en vidéo et photos, matériel qui sera édité et post-produit.


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Variables:  Elcio Rossini


Extraída da dissertação de mestrado de Lucila Ribeiro Vilela Cuerpo Tijido,Barcelona, 2008.




Elcio Rossini realiza, en 2003-2004, la serie Objetos para Ação. El artista concibe los objetos para que existan exactamente a partir del movimiento del cuerpo, de la acción provocada por el cuerpo. Titulados Infláveis, Andadores, 8 e1/2, Trama y Ora bolas, los objetos dependen de una manipulación. En las palabras del artista: “Esses trabalhos vivem da transitória efemeridade do instante, respiram e animam-se com o movimento do corpo. Quando separados, objeto e movimento, o que podemos ver são apenas potencialidades, latências.” [1]Ahora bien, particularmente interesa detenernos en los trabajos Infláveis. Percibimos en Infláveis, que el artista utiliza materiales finos y leves que incorporan el aire produciendo formas mutantes. Así, el aire funciona como materia creando una relación entre cuerpo y tejido. El cuerpo manipula un objeto que se infla de aire asumiendo una característica efímera e inconstante, pues la obra cambia cada vez que es exhibida alternando diversas formas, adaptando también la condición del espacio. El tejido – objeto, según la denominación del artista – es construido, pensado en su forma. Diferente de Loïe Fuller, que incorpora el tejido en sucuerpo, Rossini despliega el tejido del cuerpo; pero el hecho de desplegar en el sentido de que el tejido en Rossini no esta pensado para llevarlo puesto, no significa que no lo incorpore también al cuerpo. El cuerpo forma parte del tejido, se integra a él, pero en una relación interactiva como elemento externo. La actuación del tejido en Loïe Fuller se impone de manera muy presente, llegando a crear casi una autonomía en una relación de dependencia entre cuerpo y material; pues el cuerpo sin el material, así como el material sin el cuerpo, no construyen la obra. Aislados, cuerpo y tejido, no se justifican. En el poema de Georges Rodenbach se percibe esa fusión: “elle s’étoffe.”[2]

            El tejido, inerte, no funciona sin la manipulación de un cuerpo de la misma manera que el cuerpo, en ese caso, no funciona sin la extensión del tejido. El trabajo, así, depende de una realización. De esta manera, percibimos una proximidad entre los trabajos de Fuller y Rossini, respecto a lo que concierne a la interdependencia y relación entre cuerpo y tejido. Sin embargo, las performances de Elcio Rossini tienen un aspecto mucho más insólito que las de Loïe Fuller. El artista también provoca la imaginación del público creando formas figurativas y mutantes, pero esas formas no poseen la misma intención que la bailarina tenía en el siglo XIX.

Observamos los Infláveis: Polvo, Azul y Vermelho[3]. En Polvo podemos notar que existe ahí algo como una sugerencia de la imagen figurativa, pero esa imagen aparece y desaparece. La formas existen, pero escapan, cambian, sugieren, no se definen. Lo más notable de esa performance – extendiendo a todos los de la serie Infláveis - es la sensación de algo vivo. El movimiento inducido por el cuerpo incita vida en el objeto, principalmente en momentos donde hay la total desaparición del cuerpo, parece que existe algo que respira dentro y que es, por su vez, inhumano. Metamorfosis constante. En ese punto se puede decir que la aspiración de lo inhumano buscada por Loïe Fuller sería una aspiración del alma, asociada a elementos como fuego, nieve, aire, etc. o también a lo inhumano de la vida terrena, animal, una vez que es asociada a representaciones de mariposa, murciélago, flores, que sería entonces el sentido que aporta Rossini, lo inhumano aquí podría ser así relacionado más al cuerpo que al alma, a la vida animal, terrena, no en representación específica de algún animal, pero en una sugerencia de bicho, indefinible, ese algo vivo. Así también, hay un movimiento común entre los dos, que alude al que se refiere Didi-Huberman cuando, por ejemplo, habla del ser que mariposea. Según el autor, ese ser que mariposea es dotado de una exploración inquieta, “una especie de búsqueda de la que decididamente ignora cuál es el objetivo final (...). La imagen, en efecto, fundamentalmente vaga (vagat): vagabundea, va y viene, de aquí a allá, se prodiga sin motivo aparente. Mariposea, como suele decirse.”[4] Ese desplazamiento, de ir y volver, cambia, sugiere, en una divagación fluida, una exploración del espacio, movimiento y tiempo. Polvo suspira, observa, cae y revive. Transita en una incesante e incansable búsqueda, arrastrando un inquieto descanso.
            De extraña forma - cuadrado con dos pequeñas aperturas en las laterales - el inflable Azul cuenta con una estructura parcialmente geométrica y asume un aspecto orgánico, aleteante y vivo. Eso se da por su manipulación, un cuerpo dentro del objeto impulsa el aire que es moldeado dentro del tejido. Ese trabajo del aire, el movimiento que crea, y también la consecuencia provocada en el tejido - que actúa como un suspiro - es lo que da la sensación de vida al objeto. Es el cuerpo que induce ese movimiento, pero la consecuencia de eso es un trabajo del propio tejido que reacciona a los estímulos corporales y permite la entrada del aire interfiriendo en sus formas. La velocidad ora es acelerada ora es calmada. Cuando el cuerpo, en una tal vez pausa, se recoge al suelo, el objeto descansa en un cierto reposo, como si fuera para retomar, en el momento siguiente, la continuidad fugaz de su trayectoria. “El reposo es el silencio del cuerpo”[5], nos dice Honoré de Balzac. Movido como un bicho veloz, el objeto denuncia el cuerpo que a veces escapa por alguno de los orificios. La extrañeza que reverbera de esa especie de forma con vida, se debe a ese contacto mutuo entre cuerpo, aire y tejido. La presencia del aire, de hecho, nos da la impresión de algo vivo, pues el aire aliado al movimiento se insinúa como si fuera una respiración.
             Constante, sin el brusco cambio de velocidad del Azul, el inflable Vermelho, camina en círculos. Sin pausa ni quiebra de dirección, el objeto es manipulado por una bailarina que explora las posibilidades dentro de una posibilidad única - la de moverse en círculos, continuamente en un mismo sentido. Un giro insistente persiste en un embalo hipnótico. La presencia del cuerpo, a pesar de la neutralidad teatral, vistiendo de negro, está en evidencia. El tejido sigue ese cuerpo que ora se esconde en partes, pero la evidencia de ese cuerpo se hace necesaria para el control del movimiento. En inflable Vermelho existe un control más preciso que en los otros inflables, una vez que cuenta con una propuesta específica direccionada en un solo sentido. El control ejerce un mayor dominio sobre el material, lo conduce a un movimiento más preciso. El color rojo del tejido, seguido del movimiento y de la elegancia con que la bailarina lo conduce, puede incluso remitirnos a la tauromaquia. En la tauromaquia, según Roland Barthes, “el toro no conoce el hombre, pero el hombre sí conoce al toro; prevé sus movimientos, sus límites; puede conducir a su adversario hasta el lugar elegido, y si este lugar es peligroso, es que él lo ha querido, lo ha hecho a sabiendas.”[6]En ese sentido es posible pensar en la cuestión del control, en el dominio en relación a la bestia, debido al estudio, a la ciencia acerca de la previsibilidad de las reacciones del animal. Inflable Vermelho, de Rossini, esta lejos de la acción virulenta que mueve la corrida, sin embargo, ese conocimiento de previsibilidad de reacción puede ser aplicada al material, el tejido que en otros trabajos asume formas inesperadas, en este juega con las formas previstas a partir de un control de movimiento.
            Gota de veneno en un juego de contrastes, la composición de la corrida es marcada por una maniobra de paños que confronta el hombre al animal en un esquivo ataque. Michel Leiris en su ensayo Espelho da tauromaquia, observa: “Tudo se passa, por um lado, como se os atores humanos devessem concatenar tão ritmamente quanto possível uma serie de posições, mover harmoniosamente as dobras românticas da capa, manejar suavemente a muleta (...) no esforço de, graças ao jogo dos panos, integrar o toro a sua dança.”[7] En una serie de desvíos proporcionados por el movimiento, el torero provoca al toro al ataque con el brillo de su capa. Hay un desplazamiento de víctimas que parte de ese enfrentamiento. Didi-Huberman percibe en la corrida ese movimiento de dos caras, un movimiento de enfrentamiento y desvío. El autor analiza la figura de la mariposa en la tauromaquia: “damos el nombre de mariposa ... a una figura de la tauromaquia, la mariposa, en la que el toro no rebasa el engaño sino que lo sigue de cerca con la cabeza, fascinado por las evoluciones de la capa, alternadas, pulsativas, mientras que el torero recula bailando.”[8] El movimiento esquivo del torero incita oscilante en apariciones súbitas y precisas.
            Leiris, también nos llama la atención para el carácter lento de los pases que incita una aflicción aguda en el público. “Um aquém cuja grandeza infinitesimal se aprecia na medida da lentidão com que se move o homem, como se este tencionasse – afora a serenidade do ritmo – instilar uma a uma, no coração do espectador, as aflições engendradas pela visão de um acidente filmado em câmera lenta ou de um navio que oscila e joga com lerdeza nauseante.”[9] En ese sentido volvemos a pensar en el objeto inflable Vermelho de Rossini. En la obra del artista, no hay confrontación ni sacrificio, tampoco es visceral como la corrida de los toros, pero hay un desgaste común en un sentido de diálogo entre cuerpo y tejido. La proximidad está justo en la visualidad, el color y el movimiento que pueden remitirnos a una análisis contiguo.
Sin embargo, cuando Leiris apunta, además, a las raíces de algunas creaciones artísticas fijadas en el entusiasmo colectivo de los ritos espirituales, es posible acercarse a las relaciones que Elcio Rossini hace acerca del inflable Vermelho respecto a la alusión al giro sufí. El artista, en sus reflexiones, se refiere a ese embalo hipnótico provocado por el giro sufí donde los practicantes aspiran a entrar en un estado de consciencia modificado. Elcio Rossini se apropia de ese concepto para trabajar en inflable Vermelho proponiendo ese efecto hipnótico de una mirada adormecida, anestesiada por monotonía, llevada a otro estado de percepción. “O giro constante do Inflável vermelho, movimento que associo a um mantra visual, tanto pode dispersar o olhar do espectador, pela aparente monotonia que carrega, como pode ser também um catalisador desse olhar, para abrir nele um espaço para a imaginação.”[10] De esta manera, el artista observa las dos reacciones previsibles del espectador debido a la repetición y lentitud del gesto que puede distraer o captar la mirada. Lo que pasa, por ejemplo, en algunas películas donde hay un exceso de cámara lenta. Si miramos la escena de Stalker, de Andrei Tarkovski, donde los personajes están en un tren rumo a la zona, percibimos exactamente ese sentido del tiempo que nos lleva a otra dimensión, casi espiritual. En ese momento, que es el momento donde los personajes van al encuentro de su objetivo – llegar en la zona – la escena es la más longa de la película. El estiramiento del tiempo, nos induce a percibir una duración arrastrada e insistente suspendiendo la trama en función de la imagen.
            La lentitud del inflable Vermelho es acentuada por la constancia y duración de la performance. “El movimiento lento es esencialmente majestuoso,”[11]asume Balzac. Así pues el movimiento de la bailarina que conduce el inflable Vermelho no es más que el hecho de andar. Y ese andar contrae una constancia rítmica. Sea de frente o de espaldas, explorando otras posibilidades de relación con el tejido, la bailarina no cesa de caminar. En su Teoría del andar, Balzac hace una reflexión sobre las costumbres sociales y el movimiento de la marcha. “El andar es, a mi parecer, el preludio exacto del pensamiento y la vida,”[12] dice el autor. Balzac aún habla del movimiento descompuesto y comprendido en pensamiento: “el cuerpo humano se descompone en tiempos bien distintos.”[13] La relación del tiempo con el andar es preciso en la idea de descomposición de los movimientos. Así, entonces, es oportuno pensar la cuestión del tiempo en la obra de Rossini.
El tiempo de la obra es el tiempo del desgaste de la bailarina; el tiempo de agotamiento del cuerpo es lo que determina la duración de la obra. “O Inflável vermelho gira movido pelo corpo cada vez mais cansado do performer,”[14] nos explica Rossini. Aquí, como existe una acción, por parte del performer, hay un desafío de posibilidades en lo que se refiere a la propia condición de debilidad del cuerpo. Según Rudolf Laban, las posibilidades de movimientos se constituyen en secuencias de ritmos, dispuestos en ritmos de espacio, ritmos de tiempos y ritmos de peso. Con relación al ritmo de tiempo, según el autor, “la actitud del hombre con respecto al tiempo se caracteriza por un lado, en una lucha contra el tiempo, efectuando movimientos súbitos y rápidos, y por el otro, en una actitud indulgente hacia el tiempo, con movimientos sostenidos y lentos.”[15]El tiempo aliento conducido por la bailarina de inflable Vermelho, es aguantado y orientado hacía un sentido giratorio en el espacio. En sentido horario, el giro también respeta el principio budista de oración. El principio activo de la performer provoca énfasis en el tejido que ocupa el local absorbiendo el aire y sujetando el ritmo a una perseverancia.
            La dirección entonces interfiere en el ritmo de espacio. Las performances de los Infláveis, de hecho, son para actuar en locales de gran dimensión, que soporte la estructura del tejido y posibiliten la expansión resultante del movimiento. Infláveis son performances, pero también instalaciones. No comportan, por ejemplo, un espacio teatral, pues hay también un movimiento del público en ese sentido, una observación de reacciones y movilidad por parte del espectador que se coloca de una manera u otra dependiendo de la disposición. La obra ocupa y exige espacio, se extiende en él y dialoga con otras obras en simultaneidad. Así pues, se difiere de Loïe Fuller que pensaba el trabajo dentro del palco. Fuller tenía una noción de espectacular que es anulada en el trabajo de Rossini. Infláveis busca el desplazamiento dentro de un silencio y una repetición contrarias al espectáculo. En dirección opuesta, las performances tienen la intención de abolir ese propósito.
En Infláveis, el cuerpo, como ya he dicho, se muestra y se oculta, así también como las formas surgidas en el tejido. Se percibe, además, ese movimiento oscilante en lo que se refiere al desgaste del cuerpo que ora es visible ora no. Las performances indican también la presencia de una fragilidad. Dejar que ese desgaste del cuerpo determine el final de la performance significa asumir o someter el sujeto hasta los límites de su debilidad humana. El cuerpo, de esa manera, colabora para construir, pero también, destruir la obra. Factor determinante en la duración, el cuerpo, en ese caso, sostiene la obra al mismo tiempo que se desgasta. Didi-Huberman, en relación a la imagen mariposa, determina una particularidad cuando rompe la sutileza el equilibrio local. “Paradigma del esplendor y de la metamorfosis, del lujo y de la simetría, de la libertad aérea, las mariposas serían, pues, por su propia fragilidad, portadoras de la destrucción que las atrapa fatalmente.”[16] En ese sentido Leiris también aporta lo que llama el elemento torto en la corrida eso respecto a lo bello en la tauromaquia. “Tudo se dará, sempre, entre esses dois pólos, agindo como forças vivas: de um lado, o elemento reto da beleza imortal, soberana, plástica; do outro, o elemento torto, sinistro, a parte do infortúnio, do acidente, do pecado.”[17] Los procesos dialécticos se imponen en infinitas situaciones temblando en aspectos disimulados y sinuosos. Un análisis a partir de una mirada atenta puede percibir, en ciertos casos, la presente inimagen.[18]
            Asimismo, no resulta en despropósito proponer a parte una mirada a partir de lo sublime dentro de la obra de Elcio Rossini. Podemos considerar que el extrañamiento y singularidad, características de la obra del artista, sumergen en la percepción sensibilizada de la experiencia estética y comprende lo sublime entendido con relación a lo efímero. Sin lograr una definición precisa del concepto de lo sublime, Baldine Saint Girons afirma: “definir lo sublime es repudiar cualquier modelo de lo sublime. No contento con huir de la trampa conceptual, lo sublime, por decirlo con las palabras de Paul Klee, «permanece incapturable». Como el paseante de Baudelaire, lo sublime se muestra durante un breve instante, aparece y desaparece. Ponerle un rostro con carácter definitivo sería, por lo tanto, una impostura.” Así también se manifiesta lo sublime en Loïe Fuller. La danza errática, esquivada y viva de Fuller estaría próxima al concepto de la belleza transitoria de Baudelaire. Fugitiva. Cito - À une passante:
“La rue assourdissante autour de moi hurlait.
  Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
  Une femme passa, d’une main fastueuse
  Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
  Agile et noble, avec sa jambe de statue.
  Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
  Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
  La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
  Un éclair... puis  la nuit! - Fugitive beauté
  Dont le regard m’a fait soudainement renaitre,
  Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?
  Ailleurs; bien loin d’ici! Trop tard! Jamais peut-être!
  Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
  O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!”[19]

En Baudelaire, aparece la figura moderna del flâneur, paseante desconocido que vaguea en lo efímero. Podemos pensar también en el ser que mariposea de Didi-Huberman. El autor comenta “esa potencia pasajera a la que Baudelaire consagró numerosos poemas.”[20] La belleza es visible en una fugacidad oscilante colgada en su propia desaparición. Así percibimos también lo sublime en los poemas de Mallarmé cuando evoca no tanto las cosas, sino que la ausencia de las mismas. De este modo, Saint Girons apunta que “lo sublime aparece por tanto como el principio de una sublimación de la aisthesis: una sublimación cuyo ejercicio modifica, a su vez, nuestra relación con lo sensible. No nos elevamos tanto a un trascendente que nos sigue siendo desconocido, como a algo transcendental que nos asocia a los seres y las cosas a partir de su propia ausencia.” [21]La aparición no siempre asegura la presencia, percibimos muchas veces la evocación de algo para decir lo que ya no está. Notamos así un momento de escape y una ambigüedad en el significado de la aparición.
               Así pues pensamos también en la danza que, a veces, presenta el cuerpo dejando de serlo. En ese sentido, Roger Garaudy comenta: “pela dança, o corpo deixa de ser uma coisa para tornar-se uma interrogação.”[22] Si es la danza el pensamiento del cuerpo – como sostiene la crítica de danza Helena Katz - entonces su investigación resulta en una cuestión puesta en escena. Aunque pueda no ser consciente, lo que el camino de exploración desvíe de un sentido racional, el bailarín, muchas veces, tiene en su cuerpo una complexidad de cuestiones. Según Helena Katz, “a dança surge naquele instante fugaz e fulgurante semelhante ao do hiato entre o vivo e o não-vivo.”[23] De esta manera, percibimos que Elcio Rossini cuando elije una bailarina o un actor para manipular sus obras tiene precisamente una intención. Rossini no es el propio performer, sino que trabaja en colaboración con bailarines y actores. Entregar su objeto a un cuerpo preparado es una elección del artista. El cuerpo que manipula los Objetos para Ação son cuerpos pensantes, preparados corporalmente para investigar y cuestionar las posibilidades que el objeto ofrece. La bailarina Cibele Sastre, en su texto Depoimento de uma agente[24], relata su experiencia con el objeto inflable asumiendo el proceso de exploración preparatorio de la performance. En los objetos inflables, por ejemplo, es necesario un control, un conocimiento sobre como manejar la obra y ese interés es visible en la obra del artista.
“¿Quién de nosotros piensa en caminar al caminar? Nadie. O es más, cada uno se vanagloria de caminar pensando,”[25]afirma Balzac. La cuestión de Balzac – y eso el autor no ha mencionado - sólo podría ser afirmativa en el caso de un artista. Si hay alguien que piensa en caminar al caminar es entonces un bailarín, un actor o un performer donde el estudio del caminar es percibido en sus sutilezas. Y es justamente ese caminar consciente que interesa a Rossini en inflable Vermelho. No es un cuerpo que ignora, sino un cuerpo que cuestiona el movimiento. El andar en inflable Vermelho es un andar pensado, controlado en direcciones e intensidades. Pensar el caminar, pensar como caminar, es no solo estar atento al cuerpo sino también a su relación con el espacio y el tiempo. Maurice Merleau-Ponty, de este modo, sostiene que el cuerpo es como un fragmento del espacio, “nuestro cuerpo no está, ante todo, en el espacio: es del espacio”[26] nos dice - o sea, no hay espacio si no hay cuerpo, una vez que ese depende de su percepción: “Comprendemos mejor, en cuanto consideramos el cuerpo en movimiento, como habita el espacio (y el tiempo, por lo demás), porque el movimiento no se contenta con soportar pasivamente el espacio y el tiempo, los asume activamente, los vuelve a tomar en su significación original que se borra enla banalidad de las situaciones adquiridas.”[27] Así pues, Elcio Rossini, asumido lector de Merleau-Ponty, se basa en esas cuestiones cuando plantea la propuesta con relación a exploración de sus obras.
El proceso de trabajo del artista consiste en proponer lo que él llama de tareas para sus actores o bailarines, o sea, propuestas que parten de un objetivo y posibilitan la investigación de los objetos en relación con el cuerpo y su entorno. La opción de Elcio Rossini de trabajar en colaboración con profesionales difiere de la idea de interactividad explorada, por ejemplo, en los trabajos del artista Helio Oiticica, otro asumido lector de Merleau-Ponty. Al contrario de Oiticica, Rossini no está interesado en una exploración interactiva – lúdica - del objeto, en una experiencia íntima con el público, su interés está efectivamente en esa elaboración a partir de una investigación profesional, de un pensamiento acerca de la relación entre cuerpo, espacio y material. Sin embargo, es pertinente detenernos principalmente en el análisis de los Parangolés de Helio Oiticica debido a su propuesta de vitalidad a partir de la participación del espectador, que asume una relación corpórea con el objeto y comprende la danza como elemento estructural.

 Lucila Ribeiro Vilela, Cuerpo Tejido. Universitat de Barcelona Facultat de Geografia i Historia Master Estudis Avançats en Història de l'Art, Barcelona 2008.



[1] ROSSINI, Elcio (2005) Tesis: Objetos para Ação. Dissertação apresentada como requisito parcial para obtenção do grau de Mestre no curso de Pós-Graduação em Poéticas Visuais do Instituto de Artes Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Porto Alegre, p.6
[2] RODENBACH, G. in KERMODE, F. Op. Cit., p.24
[3] Los nombres Polvo, Azul y Vermelho de los objetos inflables son utilizados para facilitar nuestra investigación indicando como referencia. Es pertinente destacar que esos nombres no se constituyen como títulos de los objetos.
[4] DIDI-HUBERMAN, Georges (2007) La imagen Mariposa. Trad.Juan José Lahuerta. Ed.Mudito & Co: Barcelona.p.27
[5] BALZAC, Horoné de (2001) Tratado de la vida elegante, seguido de Teoría del andar. Trad. Mireia Porta i Arnau. Ed.Cassiopea: Barcelona, p.103
[6] BARTHES, Roland (2008) Del deporte y los hombres. Trad. Núria Petit Fontseré. Ed. Paidos, Barcelona, p.23
[7] LEIRIS, Michel (2002). O Espelho da tauromaquia.Trad. Samuel Titan Jr. Ed.Cosac & Naif, Sao Paulo, p.23
[8] DIDI-HUBERMAN, G. Op. Cit., p. 58
[9] LEIRIS, M. Op. Cit., p. 34
[10] ROSSINI, E. Tesis Cit., p.59
[11] BALZAC, H. Op. Cit., p.103
[12] Ibdem, p.93
[13] Ibdem, p.107
[14] ROSSINI, E. Tesis Cit, p.56
[15] LABAN, Rudolf (1987) El Domínio del movimento. Trad. Jorge Bonso. Ed.Fundamentos, Madrid, p. 201
[16] DIDI-HUBERMAN, G. Op. Cit., p.82
[17] LEIRIS, M. Op. Cit., p.28
[18] El concepto de Inimagen desarrollado por Pere Salabert trata de un sentido inverso al que se le ha impuesto, un disentido que, intuido a través de su presencia, nos orienta hacia el reverso. “Su comienzo da lugar a lo visible en imagen. Su final es inimagen.” Ver en: SALABERT, Pere (1997) Inimágenes, Representación y estilo. Ed. Universidad del Valle, Santiago de Cali, p.11
[19] BAUDELAIRE, Charles (1980) Oeuvres Complètes. Ed. Robert Laffont, Paris, pp. 68-69
[20] DIDI-HUBERMAN, G. Op. Cit., p.58
[21] Ibdem, p. 289
[22] GARAUDY, Roger (1980) Dançar a vida. Trad. Glória Mariani e Antonio Guimarães Filho. Ed. Nova Fronteira: Rio de Janeiro, p.23
[23] KATZ, Helena: http://www.helenakatz.pro.br/midia/helenakatz61149778281.jpg
[24] SASTRE, Cibele. Depoimento de uma agente in DVD: ROSSINI, Elcio (2005) Objetos para Ação. Porto Alegre.
[25] BALZAC, H. Op. Cit., p.102
[26] MERLEAU PONTY, Maurice (1975) Fenomenología de la Percepción. Trad. Jem Cabanes. Ed. Península, Barcelona, p.165
[27] Ibdem, p.119